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Les lois de la cité - F.Guillet
08.06.2014 : Les lois de la cité de Fabrice Guillet (éditions du Lamantin)
4ème de couverture : « En partant travailler un matin, Marianne, jeune aide-soignante, découvre un corps au pied de son immeuble.
Avec l’aide de son ami Younès, apprenti footballeur professionnel, elle va chercher à découvrir l’origine des actes de violence qui s’abattent sur leur cité. »
Mon avis :
Moi qui ne suis pas une lectrice de polars, je me suis laissée happer par le roman de Fabrice Guillet (dont j'avais déjà lu avec beaucoup de plaisir Terre inconnue). Peut-être parce que le personnage principal n’est pas un tueur en série qui découpe ses victimes en morceaux, ni un dealer sans scrupule ou un des ces flics aigris, alcooliques et/ou violents comme on en rencontre souvent dans ce genre littéraire. Au contraire, on suit le parcours de trois jeunes gens sympathiques auxquels on va s’attacher, et qui vont bousculer les stéréotypes si fréquents lorsqu’on parle de ces fameuses « cités » de banlieue.
Marianne, qui vit seule depuis que sa mère a été incarcérée, persévère dans des études d’aide-soignante malgré les conditions difficiles. Plongée dans une situation compliquée et dangereuse, elle va montrer à la fois générosité, courage et intelligence. À ses côtés, Younès, déprimé par l’échec qui a mis fin à sa formation de footballeur professionnel, craint la réaction de sa famille et de ses copains. Il oublie durant quelques jours ses petits problèmes personnels pour faire preuve d’un bel esprit de solidarité. Quant à Ousmane, le jeune et brillant footballeur qui a « réussi », mais qui subit d’étranges attaques à répétition et tentatives d'intimidation au sein de sa cité d’origine, il inspire lui aussi la sympathie en se préoccupant de son frère qu’il croit « sur la mauvaise pente » et en refusant de se vendre au plus offrant comme le lui conseille son agent.
Tout en dévoilant certains aspects peu reluisants du foot professionnel, Fabrice Guillet nous immerge dans l’ambiance de la cité avec réalisme, mais sans aucune complaisance ni misérabilisme. Ici, pas de voyeurisme. Pas de scène glauque, pas de violence gratuite pour attirer le chaland. Pourtant, on évoque des sujets graves qui font le quotidien des habitants d’une cité déshéritée : pauvreté, drogue, délinquance, chômage… Parmi les habitants, beaucoup conservent leur dignité et se tiennent les coudes. La vie est dure, mais il y a aussi de beaux moments de complicité et certains arrivent à s’en sortir.
Grâce à une intrigue habilement construite, l’auteur s’amuse à nous jeter sur de fausses pistes à la suite de ses héros qui pataugent et ne découvrent le pot-aux-roses qu’à la toute fin. Comme eux, nous errons d’hypothèses erronées en déconvenues, abusés par de faux indices. Les « méchants » ne sont pas forcément ceux que l’on croit. Dans le dernier quart du roman, l’action s’accélère et le lecteur est tenu en haleine jusqu’à la dernière ligne.
Une belle réussite.
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