Nous sommes ceux du refuge - Delphine Laurent - Oskar éditions
4ème de couverture :
"Lucie Arlaud, 16 ans, n'est pas rentrée chez elle après le lycée. Une
disparition inquiétante. Ses parents découvrent qu'elle est partie avec
son sac à dos et tout le matériel pour faire du camping. Pourquoi cette
adolescente sage et sérieuse, fille de pasteur, a-t-elle fugué ? C'est
ce que cherche a comprendre l'inspecteur Gregory Muller, qui se heurte a
des zones d'ombre. Pourquoi ses parents ont-ils tardé à signaler sa
disparition ? Pourquoi ses amis de la paroisse disent qu'elle avait
changé depuis quelque temps ? Pourquoi Nola, sa cousine, dit que Lucie
ne se confiait plus à elle comme avant ? Et si la famille de Lucie
cachait de lourds secrets ?"
Mon avis :
J'avais eu l'occasion de lire Nous sommes ceux du refuge avant que le manuscrit trouve un éditeur, l'auteure me l'ayant proposé en échange d'un avis. Et dès la première fois, j'avais été happée par cette lecture pleine de tension et de suspense. La construction de l’intrigue, qui réserve au lecteur surprises et rebondissements, m’avait totalement convaincue. J’avais admiré le style d’écriture, fluide et évocateur, et l’imagination foisonnante de l’auteure. On aurait pu penser que la deuxième fois ne serait pas aussi passionnante, étant donné que les ressorts de ce roman reposent essentiellement sur le mystère qui entoure la disparition de la jeune Lucie et le suspense entretenu par les avancées/reculs de l'enquête policière. Eh bien pas du tout, j'ai ressenti autant de plaisir, même si je connaissais les réponses aux questions que le lecteur ne cesse de se poser tout au long de l‘histoire. Pourquoi ? Parce que le roman de Delphine Laurent ne se limite pas à la résolution progressive et fort bien maîtrisée d'une intrigue ô combien palpitante. Ce qui en fait également l'intérêt, ce sont les personnages, non seulement les héros principaux, mais aussi les personnages secondaires qui gagnent en épaisseur et en complexité au fil des pages.
J'ai bien sûr apprécié la jeune Lucie, adolescente intelligente et sensible, passionnée et courageuse. J'ai aimé Pierre, si entier, honnête et sincère, ainsi que Zoé, toujours prête à se dévouer. Mais j'ai aussi aimé l'inspecteur, avec ses fêlures et ses remises en question, les parents de Lucie, blessés mais dignes, altruistes, ainsi que la jeune Nola et même Caroline... en parallèle, j'ai adoré détester Elias et Jonas... Tous ces personnages sont intéressants, bien campés, vivants, et donnent une réelle cohérence à l’intrigue. Tout sonne juste dans les relations qui les lient et les animent.
Nous découvrons à travers les yeux de Lucie le monde "souterrain" du Refuge, découverte qui va se révéler surprenante et instructive. Comme la jeune fille, on est séduit au premier abord par ce parti pris d'indépendance vis-à-vis de la société de consommation, par cette pureté, cette exigence... La dureté, le manque de confort, sont compensés par une vie communautaire intense et un réel engagement de tous. Mais ce qui ressemble au début à une sorte de paradis va révéler peu à peu d'autres aspects nettement plus inquiétants, jusqu’à la dérive sectaire... En plaçant Lucie face à des choix très difficiles, l'auteure nous pousse à nous interroger nous aussi sur ce qui constitue nos priorités dans la vie.
La fin en apothéose, puis l’épilogue tout en douceur et en émotion m’ont littéralement ravie.
S‘il faut absolument émettre une réserve, je dirais qu‘un ou deux éléments, de mon point de vue, manquent un peu de vraisemblance (la tisane aux effets amnésiques…), mais c’est vraiment pour chercher la petite bête.
En conclusion, j’ai adoré NSCDR et j’en recommande chaudement la lecture, tant aux ados qu’aux adultes ayant gardé la capacité de s’étonner, s’émerveiller, mais aussi de s’interroger sur eux-mêmes et le monde qui les entoure…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire